Voici, en exclu, l’interview réalisée pour le webzine français Metal Impact, par CyberInflames.
Metal Impact. Salut, je suis Antoine. C’est un plaisir de te rencontrer. Comment vas-tu ?
Anders Fridén. Bien, je me prépare pour le show de ce soir.
MI. La dernière fois que vous êtes venus en France était pour le Hellfest, vous avez aimé jouer là-bas ?
Anders. Oui, c’était un bon concert. Et puis c’est un gros festival maintenant, et la foule était plutôt géniale. C’était cool.
MI. Parlons un peu de Sounds Of A Playground Fading. Dans quel état d’esprit étiez-vous pendant l’enregistrement ?
Anders. Je dirais que c’était comme toutes les autres fois avant, tu vois ? On sentait qu’on était d’humeur à créer de nouvelles compositions, donc on est entré en studio et avons commencé à écrire.
MI. J’ai regardé les vidéos du studio, et le ton semblait beaucoup plus sérieux que lorsque vous avez enregistré A Sense Of Purpose.
Anders. Ah, ouais, je vois. On ne voulait simplement pas refaire encore les mêmes choses. Ce ne sont que des vidéos éditées, et bien que tu puisses ressentir une ambiance différente, on était toujours les mêmes gars qui prenaient plaisir à faire de la musique.
MI. Alex Pardee s’était occupé des illustrations pour A Sense Of Purpose et ses singles. Maintenant vous travaillez avec Dave Correia. Pourquoi ce changement ?
Anders. On aurait adoré retravailler avec Alex, mais il n’était pas disponible, il s’occupait du design d’un film…
MI. Sucker Punch, non ?
Anders. Oui, je crois. Du coup on a contacté Dave. On avait vu son travail et, pour nous, c’était le gars qu’il fallait. Son style est plus sombre que celui d’Alex et c’était ce que nous recherchions.
MI. Et puis ce style correspond davantage à l’atmosphère sur l’ensemble de l’album, n’est-ce pas ?
Anders. Oui, c’est vrai. C’est mieux quand tu peux avoir ce genre de connexion.
MI. Avec cet album, vous semblez avoir tenté d’explorer de nouveaux horizons musicaux, avec des pistes comme « The Attic », « The Jester’s Door », ou bien « Liberation ». Etaient-ce des tentatives qui vous tenaient à cœur ou bien plus une représentation de la direction vers laquelle se dirige IN FLAMES ?
Anders. Eh bien, c’est sûr que ce n’est pas du IN FLAMES typique. Quand nous étions dans le studio, on s’est dit : « ça pourrait être cool d’essayer ceci ou cela », juste pour le fun, tu vois ? Par ailleurs, on a travaillé davantage sur la dynamique globale de l’album, pour avoir un genre de fil directeur du début à la fin, au lieu d’une collection de tubes placés côte à côte sur le disque. On n’a pas envie de suivre tout le temps la même formule. Mais ça ne veut pas dire que le prochain album sera rempli de pistes comme « Liberation ». Non. Ces morceaux sont justes des idées qu’on avait en tête et que nous voulions essayer. Qui sait ce que se sera la prochaine fois ?
MI. Il y a aussi « A New Dawn », qui est vraiment excellent avec les cordes frottées s’ajoutant à la musique. Qu’est-ce que tu pourrais me dire dessus ?
Anders. Quand on a écrit la première version de cette compo, on sentait qu’il manquait quelque chose. Alors on a pensé à ajouter des instruments symphoniques, et on a demandé à Johannes Bergion de jouer les parties, ce qui donna un résultat somptueux. C’est vraiment une superbe piste. C’est comme un condensé de tout ce qu’est IN FLAMES et a pu faire, avec une bonne dynamique, de magnifiques mélodies, tu vois ?
MI. C’est exactement ce que j’ai pensé la première fois que je l’ai entendu.
Anders. C’est chouette alors.
MI. Sounds Of A Playground Fading a récemment été certifié disque d’or en Suède. Qu’est-ce que ça vous a fait quand vous avez appris la nouvelle ?
Anders. Merci ! (rires) Sérieusement, c’est toujours cool de savoir que des gens apprécient et, en fait, continuent d’acheter ta musique en ces temps où l’industrie musicale se porte mal et que pas mal de groupes galèrent à enregistrer leur propre musique.
MI. Il y a deux semaines, « Where The Dead Ships Dwell » est sorti en format single, avec trois remix. Est-ce que vous avez personnellement choisi les artistes qui ont travaillé dessus, ou aviez-vous plusieurs contributions ?
Anders. On a des remix pour pratiquement tous les morceaux de cet album. Comme je l’ai dit avant, c’était également pour le plaisir. On a eu l’opportunité de sortir ces versions alternatives de la piste, donc on en a profité. On avait plusieurs choix possibles, on a donc sélectionné nos préférées et si les gens les aiment, c’est cool. Mais ce n’est pas le futur d’IN FLAMES pour autant.
MI. Quel est le concept du clip ?
Anders. C’est Patric Ullaeus qui l’a réalisé. Il avait déjà tourné pas mal de nos vidéos avant. Mais, pour celle-ci, nous n’étions pas disponibles. Alors il a lu les paroles et essayé de créer quelque chose en rapport. Il a fait un super travail.
MI. Donc c’était simplement la vision de Patric, sa propre interprétation des textes ?
Anders. Tout à fait.
MI. Revenons-en aux concerts. Comment se déroule la tournée jusqu’à maintenant ?
Anders. Très bien ! On est avec des gars géniaux, et le public est excellent. C’est vraiment une super tournée.
MI. A l’exception du Hellfest, il n’y a qu’une seule date en France. Tu penses que votre public s’essouffle ici ?
Anders. Je n’espère pas (rires). Il y a pas mal de monde dehors, tu es ici, donc on a toujours du public. C’est plus une décision du label, tu sais ? Ils arrangent les dates selon la demande. Mais on essaye toujours de venir en France, les fans y sont vraiment chaleureux.
MI. Que penses-tu des groupes qui vous accompagnent ? Je vois que tu portes un T-shirt de GHOST…
Anders. Ce sont des gens formidables, on s’amuse beaucoup avec eux. Et puis, dans le groupe, on aime tous leur musique, donc c’est vraiment un plaisir qu’ils ouvrent pour nous.
MI. Quel est ton morceau préféré du nouvel album à jouer en live ?
Anders. Hmmm… merde, je ne peux pas me décider. Ce sont toutes d’excellents pistes, je n’ai pas vraiment de préférée. J’aimerais jouer « The Attic », mais pas pour cette tournée, ou peut-être à la fin ? On est aussi en train de réfléchir à « A New Dawn », et voir comment on jouerait les sections de cordes frottées. Ce sera également pour une autre tournée je pense.
MI. Comment le public réagit aux nouveaux morceaux ?
Anders. Très bien. En fait, il y en a pas mal sur la setlist, sept ou huit, et les fans sont constamment là à chanter les paroles, tu vois ? Ils sont vraiment géniaux.
MI. Est-ce que tu as des appréhensions pour un grosse tournée comme celle-là ?
Anders. Pas particulièrement. Enfin, il y a toujours quelque chose qui peut aller mal, mais je n’y pense pas. C’est pareil pour tout le monde.
MI. Ensuite, j’ai quelques questions des membres du fansite français d’IN FLAMES.
Anders. Bien sûr, vas-y.
MI. Ils veulent savoir s’il y a un nouveau DVD de prévu pour bientôt ?
Anders. Eh bien, je sais qu’on en a un peu parlé brièvement ces dernières années. Néanmoins, nous ne nous sommes pas vraiment penchés dessus encore, donc je pense que ce ne sera pas pour tout de suite.
MI. Ils demandent également si PASSENGER est mort maintenant ?
Anders. (Rires) Non, ce n’est pas mort. C’est plus enterré pour le moment, tu vois ? Nous sommes tous assez occupés pour l’instant, et on ne veut pas forcer les choses juste pour le plaisir d’avoir de nouveaux titres. Je pense qu’on y reviendra quand on sentira qu’on a vraiment besoin de s’y remettre.
MI. Et puis, maintenant que Niclas est avec toi dans IN FLAMES, ça peut être plus simple de trouver l’inspiration.
Anders. Bien sûr, ça peut accélérer le truc. Mais, je peux te dire que ça ne sonnera pas comme le premier album ; nos goûts ont évolué depuis sa sortie.
MI. Dans les vidéos studio de l’enregistrement d’A Sense Of Purpose, on peut entendre des morceaux qui ne sont pas encore sortis. Dans un d’eux tu chantes même quelque chose comme « mass comsumption of greed ». Est-ce qu’on pourra les entendre un jour ?
Anders. Oui. Je ne peux te dire quand exactement, mais ces pistes seront sur de prochaines sorties.
MI. Et voici la dernière question : quel est ton meilleur album de cette année ?
Anders. Je ne me souviens pas vraiment de quelle année sont issus les albums que j’écoute. Comme on tourne avec eux, j’ai vraiment aimé le premier album de GHOST, ainsi que celui d’INSENSE.
MI. Eh bien, merci pour ton temps et tes réponses. C’était vraiment un honneur de te rencontrer vu que vous êtes un de mes groupes préférés, et j’espère que tu apprécieras de jouer ici ce soir. Un dernier mot pour vos fans français ?
Anders. C’était un plaisir. Merci de nous soutenir. Et amusez-vous ce soir, salut !